La tristesse
Je marche seul le long de la rue Notre-Dame près du Parc Belle-Rive,
la froideur automnale me fouette le visage comme cette tristesse envahissante
et permanente qui me hante depuis aussi profond que La Flandre. Mes pas de plus
en plus rapide n’ont que d’effet de me faire respirer plus vite et de m’essouffler.
L’air froid du fleuve remplis alors mes poumons, douce brûlure réconfortante et
malveillante que j’accueil en moi tel des centaines d’aiguilles venus engourdir
le profond mal être qui m’habite et me guide de cœur et d’âme tel une boussole
toujours pointé sur E : être, envahit, envouté, éperdu, égaré, endetté, esseulé,
ennuyé, en réflexion, en déroute, épuré, éprouvé, épars, entêté et éploré. Les
amusements de la vie quotidienne ne sont de consolation passagère et les
divertissements nocturnes quoi que satisfaisant et hautement relaxant ne sont
qu’un baume temporaire à une solution permanente.
La fraicheur de la noirceur maintenant tombé sur la vue que
j’ai de ma position confortablement inconfortable du banc de bois qui me gèle
et m’hemmoroidit le derrière, me donne à penser à ma propre noirceur et mon
côté sombre. Plonger dans l’obscurité de mon âme, j’ausculte le moindre recoin
de mon être à la recherche d’une parcelle encore intact et encore enjouée à l’idée
d’être en moi. La lourdeur pesante du poids qui afflige mon passé, mon présent
et mon avenir me porte à croire que le bonheur si longtemps cherché et désiré n’est
qu’illusoire et porteur de plus de souffrance et de malheur.
Comment puis-je vivre un rêve quand dans ma tête j’avance
seul dans un cauchemar et que je suis incapable de m’en réveiller. Comment
puis-je aspirer aux bonheurs quand le quartier ou j’ai vu le jour, le bonheur s’aspirer
par de longue pofs de jouissance et par voie nasale aspirer à même le visage de
la souveraineté d’un pays étranger. Les rêves brisés, les cauchemars réalisés,
le passé est présent, le présent n’est pas garant de l’avenir et l’avenir utopie
passé au participe présent. Les courses folles de gens que je croise dans la
rue m’étourdissent et me font prendre connaissance que je marche, tel une
tortue au ralenti, vers un endroit encore bien lointain.
Comment puis-je me dire que je peux évoluer dans ce monde subliminal
et extravagant quand le destin des uns est l’amusement des autres, la vie des
uns est le gagne-pain des autres, l’amour des uns est le divertissement des
autres et la sueur des uns est l’enrichissement des autres. Assis sur mon banc
la froideur du bois a fait, tel un joueur de football défensif sur un quart
arrière, une profonde pénétration dans mon champ arrière, je me lève. Engourdis
par le froid, je marche, pieds trainant dans les feuilles maintenant mortes et
bientôt enterrés, à la recherche d’un arbre assez confortable pour recevoir mon
trop plein de café et de boisson gazeuse. Les yeux fixé sur la nature morte mes
pensées vont à une vitesse folle, telles les gouttes qui s’échappent et marque
mon caleçon noir, quelle aberration pour le sexe faible que je représente d’acheter
des caleçons blanc qui seront inévitablement taché d’une envie pressante, d’arroser
un arbre, d’arroser un magnifique bol blanc immaculé d’un trop plein du souper
ou d’arroser une jolie dame afin de bien se vider.
Arrivé à l’intersection d’un croisement de rue, après avoir écrit
mon nom en chute attaché sur un arbre près de chez-moi. Je regarde les chemins
et mon destin m’interpelle, quel sera le chemin que je choisis? Vais-je suivre
mon destin et prendre le chemin le plus rapide, le plus sécuritaire et le plus
sur ou vais-je être aventurier et m’aventurer dans un chemin donc je ne connais
point l’issu mais qui va me permettre de connaître l’extase de me geler encore
plus profondément le cul? Mon nouvel ami Monsieur H. du nom de la préparation
me hurle de rentrer le badigeonner de moutarde de Dijon, ma vie insignifiante
et sans grand changement me hurle de faire quelque chose de complétement fou et
de marcher sur un sentier inconnu. Ma tête est maintenant gelé l’eau qui
protège mon cerveau, le petit entre mes oreilles à ne pas confondre avec mon
gros entre mes cuisses, est complètement gelé comme mon nez qui menace de s’effondrer.
Je transpose la situation au cheminement de vie que je m’inflige et me dit que
la question la plus importe à se poser n’est pas pourquoi, qui, quoi mais bien hum?