lundi 6 avril 2015

La chirurgie

Tsé des fois dans la vie... tu te rends à la clinique. Tu es assis et le bruit strident des néons est le seul son que tu entends pendant que tu es perdu dans tes pensées à essayer de structurer le profond mal qui te ronge à l'intérieur. Un médecin, un arabe/musulman, entre dans la pièce, ''Alore, qu'est-ce tu fait ici?'' me demande-t-il? J'avais replongé dans une phase de dépression. Je lui explique et il me dit. ''Je comprends, j'ai tout laissé derrière moi, pour venir ici et offrir une meilleure vie à ma famille. Je suis retourné à l'école pour faire reconnaitre que je pouvais devenir médecin ici, ça m'a pris des années. J'étais plus vieux que toi et j'ai décidé d'être heureux. toi aussi tu as droit de l'être.'' Ensuite il passa en revue mes nombreuses maladies certaines chroniques, d'autres non, d'autre allaient me tuer. ''as-tu déjà pensé à la chirurgie bariatrique?'' me dit-il. ''Non'' Répondais-je nonchalamment. ''Pense-y parce que tes enfants vont grandir avec un père mais ce sera pas toi.'' Je sorti du bureau armé de prescription pour la dépression, des massages, des vitamines et une pour une consultation en chirurgie bariatrique. La chirurgie bariatrique pour moi était la solution facile et la solution lâche. Plus tard j'en ai parlé avec mon médecin traitant et il me confirma que c'était une très bonne idée parce que contrairement à ce que je pensais, ce n'était pas mon obésité tant le problème mais le diabète incontrôlable et mon apnée du sommeil sévère. Il me fit une référence pour une consultation en chirurgie bariatrique parce que l'autre, je l'avais perdu le jeudi dans un sac de recyclage ou vendredi dans un sac de poubelle.

Jeudi dernier. après 20 mois de rendez-vous, de test, de doute, de pleurs, de remise en questions. J'étais étendu sur une civière le coeur qui débattait et le cerveau en ébulition. J'étais nu sous une jacquette dans un corridor d'hôpital et j'étais sur le point de me faire retirer la majeure partie de mon estomac. J'essayais de respirer, de contrôler ma respiration, entrer en transe, m'évader dans mes pensées à défaut d'avoir le courage de partir pour vrai. J'avais froid, j'avais peur, je voulais pleurer. Il n'y avait qu'une jacquette mince comme une feuille de papier pour me protéger du froid climatisant et mon état naturel à la naissance. Je fini par me retrouver dans un état de confort. Je me mis à penser à mes enfants, ils étaient en train de courir, d'aller à l'école, et de se marier. Pour la première fois de ma vie quand j'imaginais ces moments -là. Je me voyais avec eux, je me voyais accompagner ma fille à l'autel pour son mariage, je ne pu m'empêcher et verser une larme. J'imaginais mon fils gagner des trophées et encore une autre larme et ma fille gagner toutes les chicanes et avec sa mère et un petit rire se fit entendre. J'avais le motton, le tremolo. Je ne voulais pas mourir, Je voulais voir mes enfants et pour longtemps, Je savais pourquoi j'étais là. J'avais finalement trouvé ma pensée agréable, j'étais comme Peter Pan et j'étais sur le point de m'envoler vers ma nouvelle vie. je fut conduit en salle d'opération. Je m'en remis au destin, ''comptez jusqu'à 10'' après 3 j'étais k-o.

J'en avais pas parlé à grand mon de mon opération, principalement parce que je ne voulais avec 2 types de commentaires. Les anti gros et leurs commentaires aussi stupides que méprisants sur une réalité qui est rarement la leurs. Ça se peut? anecdote, pendant une réunion de groupe sur la chirurgie bariatrique une dame était mal accompagné à la réunion, et dans la vie elle était avec son mari, dans une place remplie de gens ayant pris la décision la plus difficile, il était là en train de dire que les obèses le sont par choix et que tout n'a pas été tenté (ce que j'aime c'est que je lui ai fermé la gueule). et 2 les gens qui ont des histoires d'horreurs à raconter sur des chirurgies ratés et qui se sentent l'obligation de les partager comme quand ils ont la gastro.

L'opération a été un succès, je suis encore vivant, je n'ai aucune douleur, je m'alimente bien et j'ai retrouvé une certaine joie de vivre. Depuis le début de cette aventure le 28 février dernier avec l'opération, j'ai perdu 30 livres, mon diabète est sous contrôle et je dors très bien, grâce à la morphine surtout.

Alors voilà pour moi une nouvelle vie, j'entrevois pour la première fois, ma vie à long terme. J'ai fait la chirurgie et ce changement de vie pour les bonnes raisons, devenir modele de Calvin Klein, m'acheter une décapotable et me taper des filles de 20 ans. euh...non. C'est pour mes enfants, ma femme, ma famille et surtout pour moi.
Tsé des fois dans la vie...

Aucun commentaire:

Publier un commentaire