Tsé des fois dans la vie… Hier, j’ai été sous le choc
d’apprendre que Robin Williams était mort. Ce genre d’acteur
aussi talentueux, comique et exubèrent n’ont tout simplement pas
le droit de mourir. Combien de fois ai-je écouté Mme Doubtfire en
pleurant de rire? Combien de fois m’ai-je dit que ce que je voulais
faire dans la vie, c’était du doublage parce que Robin Williams
m’avait éblouis dans Aladdin. Le problème avec les décès
d’acteurs ou de personnalité c’est que les détails se mettent à
sortir et là ou l’exemple de perfection peut devenir un exemple
dans la mort. Robin Williams se serait apparemment pendu après un
long épisode de dépression.
La dépression c’est quoi? Pour
avoir eu plusieurs épisodes dépressifs dans les dernières années
je dirais que la dépression est la pire chose qui puisse arriver à
quelqu’un. C’est une maladie, indolore, incolore et sans saveur.
Personne ne peut le soupçonner, tous ce joue entre les deux
oreilles. Les performances aux travail se mettent à tomber, on
essaye de s’éloigner de ceux qu’on aime, à la maison tout
semble bien aller mais le cœur n’y est plus. Je regarde une
annonce de petit chien et je me mets à pleurer, pleurer comme si ma
vie en dépendait, pleurer comme je n’aurais jamais pensé pleurer.
En route vers le travail, j’éclate en sanglot, je ne sais pas ce
qui se passe. Je n’aime pas mon emploi, je ne suis pas assez
valorisé me dis-je. J’appelle ma sœur, elle ne m’a jamais
entendu en si grande détresse. Je suis son petit énorme frère, le
roc de la famille, les épaules larges tout simplement le géant de
papier. Mes paroles sont confuses, de ma voix calme et posé, je lui
cri mon désespoir, elle a de la misère à saisir mais l’heure est
grave. Pense-tu nous abandonner me demande-t-elle? Non. Elle me
demande de me rendre à l’urgence, à la clinique ou je pourrais
recevoir de l’aide rapidement. Arriver à la clinique, à la
question vous êtes ici pourquoi? J’ai la gorge nouée et je suis
incapable de parler, une larme coule le long de ma joue et la dame me
regarde et me dit : c’est correct monsieur, on va vous aider.
Sourire crisper en guise de remerciement.
Le bureau du médecin,
-''pourquoi est-ce que ce beau jeune homme-là est dans mon bureau?''
-''Je
ne sais pas. Je ne sais pas. Je ne sais pas.'' Les larmes coulent, la
honte monte, la solitude envahissante et je ne suis plus un homme.
Dépression majeure qu’on m’a diagnostiqué en quelques minutes,
après avoir parlé de la famille, des amis, du travail. J’ai
besoin de faire du travail sur moi. Me retrouver en ne sachant pas
qu’à la base j’étais perdu. Me retrouver seul à broyer du noir
toute la journée me semble être une excellente idée. Armé
d’antidépresseur et somnifère je suis supposé combattre un mal
qui afflige un haut pourcentage de la population.
Je me sentais
comme de la merde. Une huitre merdeuse pour être exacte. Je ne
voulais parler à personne parce que j’avais honte, j’étais
faible, je n’étais même pas capable de gérer ma vie. Alors je me
suis fermé, ce sont mes problèmes, pas ceux des autres. J’étais
incapable de bien dormir et j’avais peur de prendre des somnifères
de peur d’aimer cette douce sensation de sommeil un peu trop
profond. Je me rendais chez mes parents, mes beaux-parents et je
dormais des heures sur le sofa, d’un sommeil paisible, mes démons
ne connaissait pas le chemin pour se rendre chez eux et je savais mes
enfants entre de bonne main, meilleurs que les miennes. Enfin un peu
de quiétude.
L’avantage d’avoir une jambe cassée, c’est
qu’après un moment les progrès se font voir. Le plâtre se
retire, plus besoin de béquille et après un certain temps la
guérison. Quand c’est entre nos deux oreilles le problème. Quand
c’est notre principal outil de travail qui est affecté. Quand la
guérison ne peut pas être visible. On fait quoi?
Le chemin vers
le retour à une santé mentale équilibré peut être vu comment? Je
me sens mieux, mais j’ai toujours en moi cette peur envahissante
que la noirceur est de retour. Je me sens bien mais je suis incapable
de reprendre le travail, je fais quoi? Quand tout e monde dit que
l’on va mieux mais que l’on sait qu’on ne l’a pas. On fait
quoi?
La noirceur dans laquelle j’ai été plongé, en suis-je
vraiment sortie? Je ne crois pas. J’ai repris gout à certaine
chose de la vie. Mais, je ne crois pas être comme avant. Mais avant
j’étais comment? Voilà.
J’ai tout pour être heureux.
Malgré un surpoids énorme, je suis quand même sexy pour un gros.
J’ai une femme superbe que je ne mérite surement pas. Dans mes
pires moments de noirceur elle à toujours été là pour me rappeler
qu’une famille inclut un père aussi imparfait et malade soit-il.
J’ai trois merveilleux enfants qui nous font manqué de sommeil
mais qui sont à eux seuls une raison d’aimer et de sourire à la
vie. Une famille aussi dysfonctionnelle que proche. Un travail qui me
payait bien. Une imagination débordante et un enthousiasme
contagieux. Mais pourtant je ne le suis pas. C’est pour ça que
j’ai décidé d’être heureux dans la vie. Ce qui est triste
c’est que j’ai 33 ans et je ne sais pas comment. Il y a-t-il un
guide post dépression avec la recette du bonheur?
Au pied du
pont j’ai pris la décision que je voulais vivre une vie aussi
imparfaite soit-elle, que de laisser mes enfants sans père. J’ai
décidé de faire de ma vie une meilleure place et je dois de me
forcer à y penser à chaque jour. Il y a des jours ou j’aimerais
être écrivain, stand-up, réalisateur, entrepreneur, acteur,
danseur nue, ver de terre, bol de toilette et porte de garage.
Il
y a des jours où j’aimerais être comme tout le monde. Être comme
j’étais avant ma première phase de dépression. Je comprends que
des gens aussi heureux puisse-t-il le laisser paraitre en surface ne
sont pas capable de se sortir de la dépression. Quand t’es au plus
profond de la noirceur il ne semble pas que grande clarté pourra
t’éclairer. Il faut en parler il faut s’ouvrir, il ne faut pas
faire l’huitre merdeuse.
Le suicide ce n’est pas une option,
même si je sais à quel point c’est dur de penser qu’on va s’en
sortir. Tsé des fois dans la vie.
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